Patrick Saint-Aubin, père d’une fillette traitée à l’Institut Gustave-Roussy
C’est pourtant bien ce qui s’est passé en septembre 2011 : dans le cadre de son traitement, Tacia a été soignée avec un des lots de Thiotepa périmés. Mais cela, ses parents ne l’ont découvert qu’en novembre 2011 avec les révélations de notre journal. « Aussitôt nous avons contacté l’Institut Gustave-Roussy, poursuit Patrick Saint-Aubin. Les médecins ont reconnu que Tacia avait reçu une dose du lot périmé. Ça a été un choc! Pour certains industriels, l’appât du gain passe avant la santé de nos enfants. »
30 % d’efficacité en moins
Après deux traitements de chimiothérapie à haute dose, Tacia a repris le chemin de l’école et son état semble satisfaisant. Mais pour son père, « le doute sera toujours là. Les soignants de l’IGR nous ont expliqué que, d’après leurs analyses, le produit périmé avait perdu 30% de son effet. C’est considérable. Si un jour, il y a une rechute, on ne pourra pas s’empêcher de penser que ce produit périmé a diminué ses chances de guérir », soupire Patrick. Un fait confirmé par une autre famille, la seule à avoir porté plainte dans ce dossier aujourd’hui. « Par courrier, l’IGR où est soigné mon enfant a déclaré que le produit qu’on lui avait administré n’était efficace qu’à 65-70%, explique le père de famille, qui préfère rester anonyme. C’est un scandale, et le pire, c’est de savoir que le laboratoire qui distribue le Thiotepa fait tout aujourd’hui pour reprendre ses activités! »